Aujourd’hui, ToddTV vous donne son avis sur la nouvelle comédie romantique Netflix pas si romantique que ça, Good on Paper. Le titre en dit long…
Une comédie anti-romantique…
Good on Paper, c’est une histoire « en grande partie vraie » , inspirée de la vie de l’humoriste Iliza Shlesinger, réalistrice et premier rôle du film. Elle y incarne donc Andrea Singer, humoriste de stand-up elle aussi dans la ville de Los Angeles.
Andrea a réussi sa carrière, bien qu’elle aspire depuis des années à devenir actrice et persiste à se présenter à des castings. Ses échecs perpétuels la rendent quelque peu aigrie, surtout face à Serena, qu’elle considère comme sa rivale puisqu’elle rafle tous les rôles dont elle rêve. Un jour, sa meilleure amie Margot lui conseille de s’ouvrir à ce que lui offre la vie. Andrea prend ce conseil un peu trop à coeur, et décide d’aller contre son instinct quand elle rencontre Dennis, un prétendu ancien élève de la prestigieuse université de Yale et gestionnaire de fonds spéculatifs.
Dennis ne lui plaît absolument pas, mais devient petit à petit l’un de ses amis les plus proches. Il accepte toutes ses invitations malgré les horaires complexes de l’humoriste, et répond toujours présent lorsqu’elle a besoin de lui. C’est sur cette implacable dévotion que Dennis basera son argumentaire pour devenir le compagnon d’Andrea, se présentant comme le partenaire romantique idéal. Réticente au début, la jeune femme finit par tomber sous le charme.
C’est à ce moment que Margot commence à soupçonner Dennis de ne pas être aussi parfait qu’il le prétend. Pourquoi n’a-t-il jamais invité Andrea chez lui ? Sa mère est-elle réellement malade ? Andrea commence à avoir des soupçons elle aussi, mais son partenaire trouve toujours une bonne réponse…
Vous l’aurez compris, Good on Paper n’est pas une comédie romantique classique, mais plutôt une comédie anti-romantique.
…mais une comédie quand même.
Bien que le sujet soit peu réjouissant, le film ne tourne pas au drame pour autant. Tout d’abord, Iliza Shlesinger assure une grande partie du comique, avec un visage très expressif et des traits d’humours bien placés. J’ai particulièrement apprécié la manière dont le personnage d’Andrea tournait son aigreur en matériau comique, grâce au sarcasme.
Ensuite, la prise de conscience d’Andrea sur la vraie nature de Dennis n’est ni une étape larmoyante, ni le lieu d’une crise de rage draconique. Le comique est toujours présent grâce à son humour à toute épreuve, mais on le retrouve également au travers de Dennis. En effet, ses ruses deviennent de plus en plus ridicules au fur et à mesure que les preuves s’empilent. La révélation ultime de son imposture s’inscrit dans une filature désopilante, grâce à la présence des amies de l’humoriste. Et si l’épreuve bouleverse Andrea, elle ne se laisse pas aller, et reprend immédiatement le contrôle. Sa force, par ailleurs sera redoublée par le soutien que lui portent les autres personnages féminins.
Féminisme et sororité au rendez-vous
Avec des rôles principaux presque exclusivements féminins, des femmes fortes et indépendantes, Good on Paper se détache encore de bien des comédies romantiques. Il met à l’honneur la sororité, tout d’abord avec la profonde amitié qui unit Margot et Andrea. On la retrouve également dans la relation Andrea-Serena, qui réserve une belle évolution. Seul petit bémol, une réaction assez peu réaliste et décalée par rapport à cet esprit de la part des colocataires de Dennis (l’on retrouvera d’ailleurs un visage connu, celui de l’actrice Kimia Behpoornia vue dans Lucifer). En effet, bien qu’elles connaissent son mode opératoire, elles n’en disent pas un mot à Andrea lors de leur rencontre. Elles seront pourtant bien présentes à ses côtés dans sa lutte finale contre l’imposteur.
Les extraits de spectacles d’Andrea qui rythment le film présentent des remarques bien placées sur la condition féminine. De plus, ce contexte donne l’impression qu’elle s’adresse directement au téléspectateur. J’ai particulièrement apprécié la réplique suivante, entendue dès les premières minutes : « On dirait qu’il y a un bug dans le cerveau des femmes. ‘Ça veut dire qu’il m’aime s’il vient tout le temps me casser les pieds ?’ […] Attention ça ne marche pas dans l’autre sens, insister ne rapporte rien aux femmes. Si vous essayez, vous êtes tout de suite une fille flippante !’« . Une réflexion qui m’a rappelé plus d’un souvenir ! On retrouve également le fameux « T’es drôle, pour une fille !« , que presque toute humoriste ou simple blagueuse a déjà entendu. Ainsi, toutes se retrouveront un peu en Andrea, et éprouveront forcément de la sympathie envers le personnage.
Si donner une leçon de vie aux télespectateurs n’est pas affiché comme but principal du long-métrage, il fait donc bien réfléchir. Il aborde des notions comme la confiance en soi-même, en son instinct et en sa valeur, la reconnaissance de ses propres torts… Tout en restant agréable, drôle et léger, et dans un format plutôt court (1h34) . À vos écrans !