Un titre étrange pour un film magnifique
À tous ceux qui seraient rebutés par le titre de ce film d’animation japonaise, qui s’attendraient à une romance adolescente glauque ou niaise : ne vous arrêtez pas à cette première impression. J’aurais laissé passer une pépite si on ne m’avait pas avertie…
Pour comprendre le pourquoi de ce titre plutôt repoussant, il faut s’intéresser à la culture asiatique. Selon d’anciennes croyances, si l’on était atteint d’une maladie d’un organe, l’on pouvait espérer guérir en mangeant l’organe correspondant chez un animal.
Sakura, elle, est atteinte d’une maladie mortelle du pancréas. Alors qu’elle n’est encore qu’une lycéenne, une jeune fille pétillante et aimée de tous, il ne lui reste que très peu de temps à vivre. Ses derniers moments, elle choisit de les passer aux côtés d’un garçon de sa classe à qui elle n’avait jamais parlé jusqu’alors. Il est tout son opposé : froid, distant, il refuse de tisser des liens avec qui que ce soit et s’enferme dans ses livres.
Cependant, son destin rencontre celui de Sakura le jour où il découvre son journal, dans lequel elle évoque sa maladie. L’adolescente ayant décidé de la garder secrète, il devient alors la seule personne en ayant connaissance en dehors de sa famille. Se dessine alors une relation exceptionnelle entre les deux personnages, que rien d’autre que la mort ne séparera. Et malheureusement, c’est ce qui arrivera : ce sont les funérailles de Sakura qui ouvrent le film.
Une histoire plus profonde qu’on pourrait le croire
Ainsi, Je veux manger ton pancréas nous enseigne à quel point la vie est précieuse. Elle ne tient qu’à un fil, et chaque moment est un trésor : personne ne sait combien de temps il lui reste sur Terre…
Plus qu’une ode à la vie, c’est une leçon, une grande claque. Cependant, ce n’est pas exactement un « On ne se rend compte de ce que l’on a que lorsqu’on s’apprête à le perdre. ». En effet, le personnage de Sakura est déjà tout conscient de la valeur de son existence, et c’est plutôt son nouvel ami qui va, à son contact, apprendre à vivre. C’est pour cette raison que l’histoire sera racontée du point de vue de ce dernier : on le verra alors évoluer et s’ouvrir peu à cette amitié, qui le marquera à vie. Mais ce n’est pas non plus exactement l’histoire de la personne ultra-sociable qui apprend à l’asocial de la classe à s’ouvrir aux autres. Dans toutes les thématiques qu’il aborde, le film va bien plus loin que ce qu’on peut avoir l’habitude de voir.
À voir, à revoir, à re-revoir…
Ordinairement, je n’affectionne pas ce genre de film, je ne suis pas une amatrice des fins tristes. Quand exceptionnellement j’en vois un, je me dis que je ne le regarderai pas une seconde fois. Néanmoins, c’est avec bonheur de que reverrai Je veux manger ton pancréas. L’histoire est un savant mélange d’émotions, elle alterne entre moments de rires et de pleurs, et comme je l’ai dit, elle est vraiment profonde. Je pense que chaque dialogue pourrait être réécouté avec attention, pour en saisir vraiment la portée. En effet, l’on doit un travail particulier de la réplique au fait que ce film est adapté d’un roman.
Comme si ça n’était pas assez, l’animation était tout simplement incroyable, les paysages les plus ordinaires étaient magnifiquement travaillés. La bande son était aussi très touchante. À ce propos, attention à une chose : ne quittez pas avant la fin des crédits, afin de ne pas rater la scène post-générique !
En conclusion, même si l’intrigue est parsemée de traits d’humour, je recommande au moins deux paquets de mouchoirs. J’ai été profondément touchée, et j’ajoute ce titre à la liste des films que je n’oublierai jamais.