Cette fin d’avril a vu paraître la toute nouvelle série Netflix Heartstopper. Inspirée du roman graphique éponyme d’Alice Oseman, elle en reprend parfaitement le style pop coloré. Les 8 épisodes de 30 minutes chacun nous ont embarqués pour un bel après-midi !
Nouvelle année, nouvelle règle
Heartstopper, c’est l’histoire de Charlie, un élève de 3ème dans une école pour garçons, dont on apprend qu’il a fait son coming-out gay l’an passé. Un coming-out forcé qui lui a causé bien des malheurs, et qui en fait un personnage bien rôdé sur les difficultés de l’homosexualité. Charlie n’en est pas moins un garçon timide et effacé, et sa relation secrète avec un dénommé Ben détruit peu à peu sa confiance en lui.
Cependant, comme on peut s’en douter au vu de la brièveté des épisodes et de leur nombre restreint, les événements vont très vite s’enchaîner. Dès le premier jour de cours, Charlie se voit assigné comme voisin de classe Nicholas, un rugbyman âgé d’un an de plus que lui. En effet, cette année, la Truham Boys School a décidé de mélanger les niveaux, et les 3èmes côtoient les 2ndes. Au fil du temps, les deux garçons se lient d’amitié, pour finalement former un duo aussi improbable qu’inséparable : « Nick, le rugbyman au sourire solaire. Charlie, le musicien au cœur solitaire. », comme l’écrit l’auteure. Charlie en vient même à rejoindre l’équipe de rugby, entraîné par Nick. Ses amis voient cependant cette relation d’un assez mauvais œil, car ils devinent que Charlie nourrit des sentiments plus qu’amicaux envers son aîné. Certains que Nick est hétérosexuel, ils ne veulent pas voir leur ami blessé. De plus, Tao, le meilleur ami de Charlie, se sent délaissé, ce dernier accordant de plus en plus de temps à Nick.
De son côté, Nick s’éloigne peu à peu de sa bande, avec laquelle il se sent de moins en moins d’affinités. En outre, la plupart de ses amis se montrent insultants et harcelants avec Charlie, et se moquent de leur relation. Leurs attaques atteignent d’autant plus Nick qu’il commence à se questionner sur sa propre orientation, face à son attachement grandissant envers son ami. C’est donc à un double questionnement sur son identité que le rugbyman fait face, des plus confus. À noter que malgré les sujets graves qui sont abordés, la série reste très solaire, autant sur le fond que sur la forme (des plans lumineux, des couleurs vives dans les décors, les vêtements, et les touches de dessin reprises du comics).
Une histoire simple et réaliste
Heartstopper m’a beaucoup plu notamment parce que les personnages ne tournent pas autour du pot, et l’intrigue ne connaît pas de rebondissements abusifs. J’ai plusieurs fois craint de retrouver le starter pack des histoires romantiques (la très classique interruption, les quiproquos, et autres éléments qui ne servent qu’à rallonger l’histoire), et j’ai été très contente de voir mes peurs infondées. Les seuls clichés que l’on peut retrouver sont bien exploités, à l’instar de celui de l’intello introverti qui s’entiche du sportif populaire.
Les personnages restent droits dans leur déroute, et sont assez bien étudiés pour que l’on comprenne chacun de leurs points de vue et motivations. On s’y identifie et s’y attache facilement, notamment avec un premier rôle absolument adorable. L’intrigue, bien qu’elle soit centrée sur Charlie, laisse aussi beaucoup de place aux autres personnages. On s’intéresse donc également à l’histoire de Elle, qui tente de s’intégrer dans sa nouvelle école, tandis que Tao voit tous ses amis prendre des chemins différents. Seul Isaac est laissé de côté, peut-être parce qu’il n’existe pas dans le roman d’Alice Oseman.
Autre bon point pour la série, les acteurs se rapprochent beaucoup plus de l’âge de leur personnage que ce que l’on peut voir habituellement, ce qui renforce le réalisme. Kitt Connor, par exemple, est âgé de 17 ans, soit seulement un an de plus que Nick. Par ailleurs, Alice Oseman était encore très jeune quand elle a créé Heartstopper, et a donc pu s’inspirer de sa propre expérience encore récente.
Puisque le roman graphique compte 4 tomes, on pourrait espérer un renouvellement de la série. Cependant elle pourrait parfaitement s’arrêter là, l’intrigue principale étant résolue. En conclusion, c’est avec plaisir que je la revisionnerai, et que je me plongerai dans les comics !
moreau
2 Mai 2022Comme d’habitude , les articles sont très bien rédigés et facilitent les choix parmir ces nombreux programmes où on erre souvent desespérement